Je n’ai plus la télé depuis des années (par choix) mais ARTE est une chaîne que j’ai toujours trouvé intéressante, avec des programmes et des reportages de qualité. Ainsi, lorsqu’on m’a informé du reportage ci-dessous, je suis tombé des nues !

J’ai immédiatement diffusé la page du reportage sur Facebook et sur la newsletter, en invitant bien sûr à laisser une réaction sous la vidéo. L’impact a été fort, puisqu’il y a déjà 233 commentaires et que la rédaction de Global a même pris la peine de réagir, dès le lendemain. Je vous invite à aller voir par vous-même, à cette adresse.

Qu’est-ce qui dérange dans ce reportage ?

Le problème avec ce reportage, c’est qu’il relaie sans aucun recul critique le discours du delphinarium (tout en lui faisant un joli coup de pub). La preuve en est dans les explications apportées par la rédaction du magazine :

« Le but de ce reportage était de montrer comment les équipes de soigneurs et vétérinaires du parc marin travaillent à la reproduction des dauphins en captivité, et ce, dans le but d’éviter tout prélèvement en milieu naturel.« 

Or, la prélèvement en mer des dauphins est interdit en France. Et cela ne date pas d’hier, puisque cette interdiction est en vigueur depuis plus de 40 ans ! Très exactement depuis l’arrêté du 20 octobre 1970 portant interdiction de capturer et de détruire les dauphins, dont vous pouvez lire le texte ici.

Il est donc tout à fait hors de propos de présenter les activités de reproduction de delphinidés du Marineland comme une alternative à la capture de dauphins sauvages.

Si le Marineland se procurait des dauphins prélevés en milieu sauvage, ce serait en infraction aux lois existantes ! Ou bien par le biais de trafics et d’échanges avec des delphinariums étrangers… libres, quant à eux, de se procurer leurs dauphins où ils veulent, notamment en provenance de la sanglante baie de Taiji

A quand un THEMA sur la face cachée des delphinariums ?

THEMA ARTE

Malheureusement, cet argument n’est pas la seule désinformation présente au sein du reportage d’ARTE. On y entend aussi le vétérinaire du parc dire : « on ne peut obliger

[les dauphins] à faire une chose dont ils n’ont pas envie. On a la patience et la gentillesse pour les convaincre, rien d’autre« . De quoi parle-t-on ici ? Et de qui se fiche-t-on ?

On sait très bien que les dauphins des delphinariums sont dressés par la nourriture. C’est pour obtenir leurs repas qu’ils effectuent leurs et pirouettes, pas pour le plaisir ! (Je vous invite à lire ces 10 bonnes raisons de ne pas se rendre dans un delphinarium, ainsi que les Confessions d’un dresseur de dauphins par Hélène O’Barry, la femme de Ric).

N’y a-t-il pas là matière à investigation pour une rédaction qui a déjà su se faire « l’écho des combats des défenseurs de la cause animale » ? A quand un THEMA ARTE consacrés aux défenseurs des dauphins ?

Personnellement, je verrais bien s’ouvrir une soirée de ce type par une diffusion de The Cove… Une diffusion que France Télévisions avait promise (par la voix de Nagui) mais dont on attend toujours, à l’heure actuelle, des nouvelles… Mais c’est vrai, j’oubliais que les lobbys de la captivité des dauphins sont puissants. Et qu’ils ont sans doute les moyens d’étouffer ce genre de mauvaise publicité, quand bien même cette mauvaise publicité a reçu un Oscar…