Paul Watson et Brigitte Bardot ont cosigné une lettre adressée à la reine du Danemark, pour demander que soit mis un terme aux atroces massacres de dauphins globicéphales qui s’y déroulent chaque année.

Logo du Sea Shepherd Logo de la Fondation Brigitte Bardot

Voici la dépêche AFP :

“PARIS — Les ONG Sea Shepherd et la Fondation Brigitte Bardot ont fustigé jeudi, dans une lettre ouverte à la reine Margrethe II du Danemark, les "tueries" annuelles à coup "de couteaux et de crochets" de centaines de dauphins aux Iles Féroé, au nom d’une "tradition passéiste".

Chaque été, entre 700 et 1.000 globicéphales noirs sont tués selon les autorités. Ils sont rabattus par bateaux vers les côtes de ce territoire danois d’outre-mer, où ils sont éventrés. Une pratique qui remonte à l’Age viking (800-900) selon les historiens.

"Les chasseurs prétendent accomplir un acte communautaire (…). Il ne s’agit pas d’une +chasse+, mais d’un véritable génocide animalier (…), une tradition passéiste qui ne trouve plus aucune justification acceptable dans le monde d’aujourd’hui", est-il écrit dans la lettre.

"Ce spectacle macabre est une honte pour le Danemark et les Iles Féroé", poursuivent l’ex-actrice Brigitte Bardot et Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd, connu pour ses méthodes musclées contre les baleiniers japonais.

Selon les deux ONG, dont un bateau sillonne les eaux des Iles Féroé depuis trois semaines, il ne s’agit "nullement d’une +chasse+ de subsistance".

"Hier, on a trouvé dans un fjord un cimetière de globicéphales. Des animaux rejetés, entiers. Initialement, c’était une chasse pour la consommation. Ce n’est plus le cas aujourd’hui", a déclaré à l’AFP Christophe Marie, un des responsables de la Fondation Bardot, contacté à bord du bateau.

Les Iles Féroé, situées entre l’Ecosse et l’Islande, appartiennent au Danemark, mais sont dotées d’un gouvernement autonome.

Pour autant, les ONG assurent que "le Danemark contrôle le territoire de pêche et protège les navires qui rabattent les cétacés vers les baies où ils seront massacrés".

Ces accusations sont "sans fondement et ne sont pas nouvelles", a réagi Kate Sanderson, spécialiste des questions baleinières au gouvernement local à Torshavn.

"C’est une chasse et comme toute chasse, elle est sauvage et paraît inhumaine. Mais ceux qui protestent contre le fait qu’on tue ces mammifères au couteau n’ont jamais été dans un abattoir", a-t-elle déclaré à l’AFP.

De son côté, Ulla Wang, consultante au ministère de la Pêche de l’archipel, a assuré que la viande et la graisse de ces cétacés, "dont l’espèce n’est nullement menacée", étaient "consommées". "Elles constituent un complément indispensable à la nourriture des insulaires", a-t-elle expliqué.”

La lettre de Paul Watson et Brigitte Bardot

Le Sea Shepherd et la fondation Brigitte Bardot sont présents aux îles Féroé - Photo : Fondation.Brigitte.Bardot

« Votre Majesté,

Depuis plusieurs semaines, nos deux organisations (Fondation Brigitte Bardot ; Sea Shepherd) sont présentes au large des îles Féroé pour combattre le massacre de centaines de globicéphales.

Notre équipe, à terre et en mer, peut témoigner de la violence de ces tueries qui font des fjords féringiens un immense et sanglant cimetière marin. Nous en témoignerons d’ailleurs prochainement, au Parlement, et alerterons les députés européens sur la barbarie perpétrée aux îles Féroé sous la protection active des autorités danoises.

Au large des Féroé, la marine danoise talonne de près notre équipe, navire et hélicoptère harcèlent et tentent d’intimider notre équipage. Le Danemark contrôle ainsi le territoire de pêche et protège les navires qui rabattent les globicéphales vers les baies où ils seront massacrés à coups de couteaux et de crochets.

Nous sommes en 2010 et parlons d’un pays de l’Union européenne, le Danemark, signataire de la convention de Berne, tenu de faire appliquer la directive "habitat" censée, notamment, protéger les cétacés !

Par ailleurs, le Danemark octroie de très généreuses subventions aux féringiens.

Il ne s’agit nullement d’une « chasse » de subsistance, une recommandation de 2008 proscrit même la consommation de la viande et de la graisse du globicéphale qui présentent des taux très élevés de mercure, de pesticides et de divers polluants.

Des morceaux de viande ont été retrouvés par nos équipes dans des décharges à ciel ouvert. Certains des cétacés massacrés sont rejetés à la mer, notre navire s’est d’ailleurs retrouvé encerclé de cadavres flottants.

Ce spectacle macabre est une honte pour le Danemark et les iles Féroé.

Les Iles Féroé et le Danemark se prétendent indépendants et sans influence l’un sur l’autre. L’archipel bénéficie pourtant d’importantes subventions directement versées par votre pays…

Le Danemark sait utiliser ce levier monétaire lorsqu’il s’agit de rappeler à l’ordre les Féroé sur l’utilisation des ressources gazières et pétrolières à proximité des îles.

Afin d’abolir enfin une pratique aussi cruelle qu’inutile, le Danemark, en qualité de grande nation européenne, se doit de faire preuve de la même volonté de persuasion que celle déployée pour protéger ses intérêts économiques.

Des études scientifiques menées par des pays chasseurs et sans aucun protocole valable, ont évalué à 800.000 le nombre de globicéphales de la région, et prétendent de manière arrangeante que l’espèce n’est pas menacée.

Mais notre équipage, conduit par un cétologue expérimenté, a sillonné l’archipel, s’est rendu dans des zones supposées riches en globicéphales, mais partout un même constat de désolation : la mer est devenue anormalement silencieuse.

Les féringiens ont fait taire les chanteurs des mers.

Les chasseurs prétendent accomplir un acte communautaire en pratiquant un massacre qui décime sans discernement et sans exception tous les individus, adultes, femelles gestantes et juvéniles, retournant contre eux le caractère particulièrement solidaire des globicéphales.

Il ne s’agit pas d’une « chasse » mais d’un véritable génocide animalier. Il devient urgent de protéger cette « richesse » inestimable et irremplaçable. Le Danemark et les iles Féroé se doivent de privilégier l’avenir sur une tradition passéiste qui ne trouve plus aucune justification acceptable ds le monde d’aujourd’hui.

Votre Majesté, et à défaut d’une réaction de votre part, nos deux organisations ont décidé de s’unir pour mener une campagne internationale contre le Danemark, coupable et complice d’actes de barbarie. »

Brigitte Bardot & Paul Watson
Présidente Fondation Brigitte Bardot – Président Sea Shepherd

Sources :

AFP : dauphins: deux ONG appellent le Danemark à stopper les "tueries" aux îles Féroé

Fondation Brigitte Bardot :
http://www.fondationbrigittebardot.fr/site/actu.php?id=40273

Sea Shepherd : Photos des massacres de globicéphales aux îles Féroé