Retour à Taiji pour Richard O’Barry

Le massacre de dauphins devait reprendre hier, ce 1er septembre. Comme il l’avait prévu, Ric O’Barry était sur place, dans “La Baie de la honte”, accompagné de son fils, de journalistes et d’une équipe de tournage réalisant un documentaire sur les suites du film The Cove – La Baie de la Honte.

Arrivé le 31 août à l’aéroport de Kansai, Ric O’Barry n’était même pas sûr de pouvoir se rendre jusqu’à Taiji, craignant d’être arrêté ou renvoyé chez lui. Mais rien de tout cela n’est arrivé. C’est même une bonne surprise pour tous les défenseurs des dauphins qui l’attendait.

“C’est un bon jour pour les dauphins !”

Lorsque Ric O’Barry est arrivé dans la baie de Taiji hier, celle-ci était déserte. Voici ce qu’il raconte : Quand je suis descendu du bus à la baie de The Cove cet après-midi, j’étais accompagné de l’équipe de tournage de mon fils Lincoln O’Barry, d’une équipe de l’Associated Press, et de deux autres du Der Spiegel (le plus grand magazine allemand) et du London Independent.

Source - Save Japan Dolphins - Ric O'Barry parlant aux medias Source - Save Japan Dolphins. Ric avec la Police dans la baie de The Cove

Il n’y avait pas de dauphins et pas de tueurs de dauphins. Nous n’avions rien à rapporter, si ce n’est la police qui était là à nous attendre. Neuf policiers sont venus nous parler.

Ainsi que je l’ai répété de nombreuses fois : à la différence des pêcheurs de la baie, la police de la préfecture a toujours agi de façon professionnelle, courtoise et équitable.

[…] Et alors que je parlais à la police, et que les journalistes internationaux nous écoutaient, soudainement, une équipe de tournage japonaise est arrivée ! Puis une autre ! Et encore une autre !

Vous devez comprendre que ceci est TRES IMPORTANT. Ces stations de télé ont REFUSE de couvrir l’histoire de Taiji depuis des années et des années. MAINTENANT, pour la première fois, ils se sont pointés, avec les caméras en marche. Le chef de la police qui me parlait a même dit, pour les caméras, que la police n’était pas là pour supporter les pêcheurs tuant des dauphins. Nous nous sommes serrés la main, et ils sont partis.

Comme je le disais, c’est un bon jour pour les dauphins. Et également pour moi, puisque la police voulait juste me parler, et non m’arrêter !

The Cove, l’action de la ville de Broome… ont permis de changer la donne

The Cove 300x250 Grâce à The Cove, le secret ne règne plus sur la petite baie de Taiji. Au contraire, le monde a les yeux rivés sur ce qu’il s’y passe. Tant que Ric O’Barry sera sur place, les massacres ne reprendront sans doute pas. Mais s’il est aujourd’hui sur place, c’est aussi pour montrer les bons aspects de la ville de Taiji : cette dernière peut changer son image, exposer son histoire de capitale de chasse à la baleine et combiner cette activité culturelle avec le “whale-watching”. Elle réalisera ainsi que les dauphins vivants valent beaucoup plus que les dauphins morts.

L’action de la ville de Broome, en Australie, a également été décisive. Comme nous l’apprend Ric O’Barry, la ville a reçu plus de 5000 emails en une journée lui demandant de suspendre ses relations avec Taiji. La décision prise par la ville a fortement contribué à l’éclairage médiatique nippon sur ce qui se passe dans cette baie. Aujourd’h
ui, les médias ne peuvent plus ignorer ce qui se passe à Taiji.

L’équipe de The Cove a donc réalisé là une première victoire. Cependant, elle n’est peut-être que temporaire, car Ric O’Barry a déjà constaté auparavant que sa présence faisait fuir les pêcheurs qui tuent des dauphins. Il faut maintenant espérer que l’arrêt constaté hier n’est pas temporaire et que les massacres ne reprendront désormais plus.

Sources :

The Cove Email : The Cove Exposed #1, #2, #3.