C’était en août 2012. Sur le vieux port de Saint Jean Cap Ferrat, nous nous sommes dirigés au bout du quai pour embarquer sur le Santo-Sospir, un superbe Caïque, réplique fidèle d’un navire traditionnel Turc de jadis.

santosospir_2012Les deux animateurs nous accueillent et nous expliquent comment va se dérouler la journée. Il n’est pas totalement certain que nous verront des dauphins mais nous pourrions tout aussi bien apercevoir des baleines (un cachalot ou un rorqual). Comble du bonheur, nous pouvons tenir la barre tout en écoutant Arnaud ou François, chaleureux, très expérimentés et sincèrement passionnés par les océans et la vie marine.

Le matin, quelque chose a fait un remous devant le navire pour disparaître très rapidement. Peut-être un cachalot ? Possible mais nous ne le saurons jamais d’autant plus que s’il s’agissait réellement d’un cachalot, celui-ci peut rester sous l’eau pendant au moins deux bonnes heures.

Après une petite nage en pleine mer et un déjeuner, nous continuons notre voyage, tranquilles mais aussi espérant beaucoup apercevoir des signes d’apparition de cétacés. Et c’est en milieu d’après-midi qu’apparaît un groupe de dauphins bleus et blancs – une espèce visible au large contrairement aux dauphins souffleurs (tursiops) qui s’approchent volontiers des côtes.

La rencontre est magnifique, magique même ! Après un premier passage à distance, très méfiants, les dauphins reviennent et n’hésitent pas à bondir devant l’étrave du navire. Je peux voir un dauphin droit dans les yeux une fraction de seconde. Une vision si brève mais si imposante ! J’ai conscience alors  que pendant ce court laps de temps le dauphin n’a qu’à me regarder, me sonder* pour savoir beaucoup de choses de moi.

dauphin_bw_1_2012

Combien de temps la rencontre a duré ? Aucune idée mais le déplacement en valait vraiment la peine. Après tout, c’est plus respectueux, plus éthique, plus de beaucoup d’autres choses, d’aller voir des cétacés dans leur milieu naturel plutôt que dans un delphinarium où l’homme ne se contente que de leur donner des poissons morts en guise de nourriture, dans des bassins de béton où leurs sens sonores ne peuvent s’exprimer correctement et dont aucune reconstitution du milieu marin n’a été mis en place.

Les dresseurs disent aimer les dauphins. Mais dans la réalité ce sont des employés qui n’ont pas l’expérience des gens de la mer. Peut-on dire qu’ils aiment vraiment les dauphins alors qu’ils ne sont pas heureux en captivité ? Pour ma part je ne le pense pas.

Mais pour en revenir à cette rencontre en mer, les dauphins s’éloignant, certains bondissent tout à coup plusieurs fois en effectuant des roulades dans les airs. Stupéfiant ! Ils l’ont fait, sans dressage, sans applaudissement, sans qu’on le leur demande.

Oui c’est tout ça et bien plus encore que de voir les dauphins libres, en pleine mer. Ceux qui se contentent d’aller voir les dauphins en captivité ne peuvent comprendre : il faut vivre cette expérience pour savoir, pour sentir et ressentir – pour finalement être réellement en osmose avec l’océan et les cétacés.

Cette sortie en mer était incomparable. Non seulement il est fortement probable de voir des cétacés libres (le plus souvent des dauphins), mais en plus le bonheur de naviguer au sein du sanctuaire Pelagos sur un magnifique gréement avec des animateurs réellement sympathiques. Rien à voir avec le sourire si froid des dresseurs de dauphins !

J’ai eu la chance extraordinaire de pouvoir vivre cela l’été dernier. Mes enfants étaient aussi à mes côtés et j’étais tellement heureux de leur faire découvrir des dauphins libres avec un voyage éthiquement respectueux – pourquoi pas vous ?

Merci à l’association SOS GRAND BLEU et à son équipe pour leur accueil.

Christophe

* Les dauphins sont des êtres dont les sens sonores sont très développés, en particulier l’écholocation qui est comparable à un sonar mais en beaucoup plus sophistiqué.[/fusion_builder_column][/fusion_builder_row][/fusion_builder_container]