Le samedi 28 Juin, la deuxième manifestation «Fermez les delphinariums en Europe ! » a eu lieu au pied de l’Atomium. Construit en 1958 lors de l’Exposition Universelle, cet atome de fer géant est désormais devenu le symbole de Bruxelles, capitale de la Belgique et cœur de l’Union européenne. C’est pourquoi il fut choisi.

Plus de 400 personnes venues de France, de Belgique, de Hollande, d’Italie, de Suisse, de Russie, du Brésil, d’Allemagne, d’Irlande, de Grèce, de la République tchèque, de Turquie, de Hongrie et d’autres pays se sont regroupés autour Ric O’Barry, père fondateur de l’abolitionnisme cétacéen et plus que jamais actif à 74 ans et dont la venue a été financée par La Dolphin Connection, grâce aux dons de ses supporters (merci à toutes celles et ceux qui ont participé pour rendre sa venue possible !).

 Ric O'Barry

La présence de Ric, soulignons-le d’emblée, a été rendue possible par les dons et le soutien des amis de la Dolphin Connection. Il faut remercier également nos amis flamands de Bite Back, qui ont assuré une scénographie impressionnante dont l’image fait le tour du monde : celle du mot FREE dessiné par les manifestants, soit le mot LIBRE pour tous les dauphins captifs.

On imagine mal le temps et le travail que peut prendre l’organisation d’un tel évènement. Pendant des mois, la Dolphin Connection vous a sollicité mais elle a également publié un dossier complet sur la situation des delphinariums en Europe.

Pendant des mois, Pierre, Benjamin, Astrid et tant d’autres amis ont aidé Annelies Mullens et Yvon Godefroid, les responsables de terrain, à mettre au point une organisation rendue difficile par un brusque malaise de Ric en Floride. Il y eut un moment où l’on crut même qu’il ne viendrait pas.

Mais il vint. Malgré la fatigue que lui a avait infligé son récent voyage au Japon, Ric reprit la route, rien que pour nous. C’est aujourd’hui un homme âgé, qui a ses limites et se fatigue assez vite, mais sa détermination farouche n’a jamais faibli depuis plus de 40 ans de combat. Il fallut donc mettre au point en urgence son accueil à Bruxelles, aller le chercher à l’aéroport de Charleroi en pleine nuit et puis enfin l’amener sur les lieux, le jour dit. Si son vol et son logement était assuré par nos soins, Ric a payé lui-même tous ses repas et ses taxis. Ce séjour ne lui a pas rapporté un centime. Il était là pour nous aider.
Et il allait fort bien ! Il arrivait pourtant d’une manifestation devant le delphinarium d’Attica en Grèce et repartait vers celui de Kolmarden en Suède dès le lendemain de notre démo, le 29 juin. Avant de repartir au Japon au mois d’août !
 http://dolphinproject.org/blog/post/join-japan-dolphins-day-2014

Alors qu’à l’aube du Jour J (ou plutôt D comme Démo Dauphins), le représentant de la Dolphin Connection en Belgique, se faisait un sang d’encre en regardant le ciel plombé, Ric lui envoyait ce message par texto : « Hé Yvon ! Keep cool ! Pas de raison de s’énerver ! Nous allons simplement nous rassembler avec des tas de gens sympathiques, qui tous, aiment les dauphins et les défendent. C’est juste du plaisir mais du plaisir important !»(It’s just fun, but important fun)».

Et c’était tellement vrai ! Une fois sur place et tandis que Chris et d’autres amis de la Dolphin Connection nous rejoignaient avec leurs banderoles, leurs tracts et un mégaphone futuriste, tandis que les gens se regroupaient peu à peu sous la masse imposante de l’Atomium, que les militants de Bite Back se tenaient immobiles et sévères face au public et que la formation humaine prenait peu à peu la forme du mot FREE, il devint évident que nous assistions là à une manifestation historique.

Mais aussi comme l’avait bien dit Ric, à un rassemblement fondé sur l’amitié, la solidarité, l’amour des dauphins et la volonté inébranlable de leur venir en aide.
Midori, une amie japonais de Ric qui se tenait à ses côtés à Taiji l’an dernier, fut particulièrement frappée par cette ambiance conviviale : « Au Japon, quand on fait une démo, on se retrouve aussitôt cerné par la police et des contre-manifestants agressifs. Ici à Bruxelles, c’est tout le contraire. Un tel climat de fête et de gentillesse! ». Et de fait : la police, qui nous avait accordé son feu vert en toute confiance, n’était même pas présente sur les lieux !

Mieux encore : la météo s’annonçait catastrophique. Pourtant, chose extraordinaire, de 14 à 17 heures, le ciel fut bleu d’azur et le soleil brillant. A 17h et 5 minutes, juste après la dissolution du cortège qui faisait le tour de l’Atomium en distribuant des tracts aux touristes, une averse d’enfer. La magie des dauphins, une fois encore…

Nombre de médias belges – et plus encore étrangers- ont ignoré l’évènement et ne l’ont pas annoncé ni couvert. Mais au lendemain de cette grande manifestation qui impressionna Ric, beaucoup y sont revenus. Ils n’imaginaient pas un évènement d’une telle ampleur. C’est le cas notamment du journal De Morgen, l’un des leaders de la presse flamande, mais aussi d’autres médias. L’information fut même transmise jusqu’en Italie. Quant à la France, elle est restée muette.

Peu importe : le mouvement est désormais lancé.  Il ne s’arrêtera plus.
Les dauphins et les baleines sont des êtres conscients d’eux-mêmes, dotés d’une haute intelligence et d’une immense sensibilité. Leur place n’est pas dans un bassin. Les delphinariums ne sont que des cirques obscènes, qui inondent les médias de leur propagande mensongère. Ils ne sont que des entreprises commerciales qui se développent plus que jamais dans le monde entier au prix de nouvelles captures.
Leur puissance est grande.
Mais aujourd’hui, nous aussi, nous sommes forts. Aujourd’hui, nous sommes nombreux. Aujourd’hui, nous avons les médias sociaux. Et nous pouvons vaincre !
Rassemblons nos forces tous ensemble et crions aux oreilles de l’Union Européenne et devant les portes de chacun des 34 delphinariums qu déshonorent l’Europe que cette farce criminelle a assez duré. Nous ne voulons plus de dauphins en esclavage. Nous voulons une Europe sans delphinariums. Et nous l’aurons MAINTENANT !
Manifestation au pied de l’Atomium