Les pêcheurs de Taiji s’apprêtent à capturer et tuer des milliers dauphins…

C’est toute l’histoire et tout le message de The Cove : dévoiler au monde ce qui se passe dans la baie de Taiji, afin d’empêcher que les massacres de dauphins s’y répètent une fois encore. Pourtant, à partir du 1er septembre prochain à minuit, la chasse aux dauphins sera réouverte – et ce pour une durée de six mois.

Les pêcheurs japonais défendent cette pratique en expliquant qu’elle est traditionnelle et qu’elle ne menace pas la pérennité des espèces chassées. Dans une déclaration soumise en 2006 à la Commission Baleinière Internationale, ils rappellent que la chasse à la baleine (et aux cétacés) a commencé à Taiji en 1606 et qu’elle fait partie de l’équilibre alimentaire et économique du pays. Les pêcheurs locaux ne semblent pas décidé à y mettre un terme…

Les pêcheurs de Taiji contre-attaquent

Suite à la sortie de The Cove, ils contre-attaquent même. Dans les commentaires de l’article que j’ai écrit sur le film, j’ai eu la surprise de trouver un texte en anglais expliquant que les pêcheurs de Taiji étaient soi-disant victimes d’une “organisation éco-terroriste” motivée par l’appât du gain et déformant sciemment les faits…

Logo du Sea Shepherd

La fin de ce message (qui provient de Russie et ressemble à du spam) dit que “la pêche de dauphins représente une part importante de la tradition grâce à laquelle des générations de pêcheurs de Taiji ont apporté de la nourriture à leur communauté. Ils

[les pêcheurs] continueront à la pratiquer.” Ce genre de réaction est paradoxalement bon signe : elle prouve que la publicité faite grâce à The Cove dérange effectivement ceux qui pratiquent la chasse au dauphin.

Quelles sont les perspectives d’action pour stopper, dès cette année, les massacres de Taiji ?

Save Japan Dolphins - Un mot de Ric O'Barry pour sauver les dauphins au Japon

La pêche aux petits mammifères marins n’est pas régie (à la différence de la chasse à la baleine) par la Commission Baleinière Internationale. Elle dépend d’une autorisation gouvernementale. Cependant, les militants comptent entre autres sur la ville de Broome, en Australie, pour intervenir. Cette dernière est en effet la ville jumelle de Taiji.

Pour Richard O’Barry, le Conseil municipal de la ville a le pouvoir de faire pression en décidant de suspendre ses relations avec Taiji. Cette décision ne peut être prise que par une réunion en urgence. C’est pour cette raison qu’il invite quiconque le souhaite à en faire la demande en envoyant un email aux responsables locaux, à cette adresse : shire@broome.wa.gov.au.

Richard O’Barry a annoncé qu’il serait présent à Taiji le mardi 1er septembre avec l’équipe du film : “Je n’ai aucune idée de ce qui se passera. Je serai probablement arrêté, j’imagine… si les policiers sont à nouveau là. Ce qui arrivera fera partie de l’histoire [le fils de Ric O’Barry est en train de réaliser un documentaire pour le Discovery Channel sur les suites du film].” Soyez assurés, en tout cas, que je vous tiendrai au courant.

A lire :

L’interview de Richard O’Barry, l’ex-dresseur de Flipper et héros de The Cove

L’article sur le film The Cove (avec le commentaire des pêcheurs japonais à la fin)

Sources :

Déclaration des pêcheurs de Taiji à la Commission Baleinière Internationale

Interview de Ric O’Barry sur le site australien MovieHole

Article sur les perspectives d’action grâce au Conseil de Broome sur le site Kimberley Page

Article sur le même thème sur le site Examiner.com

Article de TakePart pour aider à la diffusion et à la publicité de The Cove