L’analyse d’un spectacle de dauphins à Bruges par Hurricane Warrior

Ce petit voyage à Bruges, dans l’enfer du delphinarium de Bruges, s’est déroulé le 29 décembre 2010.

Il faisait un froid de canard sous ce dôme. J’ai essayé d’entrer dans les premiers, afin de pouvoir voir les dauphins dans le grand bassin.

Pas de chance, dès que nous sommes rentrés, ils ont cloitrés 5 dauphins dans un petit bassin sur le coté (comme on peut le voir sur la première vidéo).

Les 2 autres dauphins (Yotta et Flo) étaient dans le bassin arrière, vu que Yotta ne peut plus être en présence de mâles depuis sa grossesse ratée…

Le temps que tous les gosses et leurs parents s’installent, il y avait de la musique bien fort le volume surtout…

Ensuite, le spectacle commence avec une otarie.

Ils nous expliquent qu’ils vont nous montrer comment ils dressent leurs animaux…

Splendide… l’otarie fait un mini-show. Hop, disparue l’otarie…

Place aux dauphins, Flo et Yotta font leur entrée seules depuis le bassin arrière (1’47 dans la vidéo 1).

Elles vont devoir faire quelques cabrioles. Comme glisser sur la « plage » de leur bassin.

Yotta refuse… et là on voit très clairement le dresseur qui repousse le seau de poisson vers l’arrière (3′ 25 dans la vidéo 1). Autrement dit, Yotta est punie car elle n’a pas exécuté ce qui lui était demandé.

Flo fait sa glissade, le dresseur ignore un peu Yotta, et ensuite, Il redemande à Yotta de faire la figure… ce qu’elle fait sans grand enthousiasme (4’18 dans la vidéo 1).

Il me semble qu’ils disent aussi qu’on peut punir un dauphin en l’ignorant.

Ensuite Flo et Yotta retournent dans le bassin arrière, et entrent en scène les 5 autres dauphins (7ème minute dans la vidéo 1).

Je vous laisse admirer la vidéo, avec des jeux de ballons (vidéo 3 à 2’23) les dauphins qui font des bulles avec leurs évents (0’39 dans la vidéo 2), qui font coucou avec la queue (1’02 – vidéo 2), et il y a un dresseur qui se prend pour un fan de rodéo (vidéo 2 à 9’34) sur dauphin…

Enfin bref, 30 minutes atroces avec un boucan monstrueux et une température polaire.

Ce qui m’a fait vraiment bizarre c’est que ces dauphins n’émettent aucun son (sauf sur commande).

Et pour le mot de la fin, je suis à 100 % pour la fermeture de ce genre d’« attractions » où il n’y a rien d’éducatif, voir des animaux souffrir n’a jamais appris quelque chose à quelqu’un.

Tout ce que les enfants auront retenu de leur après midi, c’est que les animaux sont des choses que l’on peut utiliser comme bon nous semble.

Les enfants vont croire que c’est une « famille » de dauphin… heureuse d’être là. Alors que les captures sont quelque chose de monstrueux pour ces créatures marines, qui sont à un niveau d’intelligence et de bonté que l’homme jamais n’égalera.

On cache la vérité aux gens dans ce genre de parc :

On ne dira jamais aux gens : « Ah tiens, regardez ces dauphins dans les parcs aquatiques : ils ont été capturés pour la plupart à Taiji au Japon (et ailleurs aussi bien sûr) dans d’atroces souffrances, ou bien on les trimballe d’un parc à l’autre pour éviter la consanguinité lors des reproductions. »

On ne leur dira jamais que les dauphins qui sont là crèvent littéralement de faim et sont contraints de faire ces shows débiles s’ils veulent manger.

On ne leur dira jamais que leur vie c’est dans la mer qu’ils doivent la vivre avec des vagues, du soleil, et pas un bassin avec de l’eau salée chimiquement modifiée.

Il est donc bon que des sites comme Réseau Cétacés, Dauphin Libre et La Dolphin Connection et bien d’autres, ouvrent les yeux des gens sur les dauphins, et fassent en sorte que ces animaux soient respectés à leur juste valeur.

Hurricane Warrior

Un échange de mails d’Yvon Godefroid à propos du delphinarium

La réponse de www.health.belgium.be à la question d’Yvon Godefroid : « Pourquoi Bruges ? « 

Bonjour,

Je vous prie de nous excuser pour la réponse en néerlandais.

Pour votre bonne compréhension, vous trouverez ci-dessous la version francophone.

« Contrairement à ce qui est dit dans la pétition, il n’existe, en Belgique, aucune interdiction visant la création d’un nouveau delphinarium. Une telle interdiction ne pourrait-être instaurée que par le Parlement.

En revanche, la Belgique possède depuis 1999 une législation très stricte concernant le bien-être et l’hébergement des animaux dans les zoos. Les normes de détention des dauphins sont également très spécifiques. La Belgique est d’ailleurs un précurseur en la matière parmi les autres pays européens. L’application de ces normes est régulièrement contrôlée et le Boudewijnpark fait bien entendu partie des établissements contrôlés.

A la demande de la Ministre, un groupe de travail au sein du Conseil du Bien-être des animaux se penche actuellement sur ces normes. Leur objectif est d’évaluer s’il existe des données scientifiques permettant de dire que les normes actuelles ne sont pas suffisantes pour garantir le bien-être des dauphins. L’amélioration du bien-être des dauphins ainsi que des autres espèces détenues dans les zoos fait donc l’objet d’un travail constant.

Meilleures salutations

Carole Deltour
Expert administratif / Administratieve Deskundige
Bien-être Animal et CITES / Dierenwelzijn en CITES

Eurostation | Place Victor Horta Plein, 40/10 |
1060 Saint-Gilles/Sint-Gillis | Belgique/België
t 02 524 74 12 | f 02 524 74 48
www.health.belgium.be
Contact Center +32 (0)2.524.97.97

Réponse d’Yvon Godefroid :

« Je vous remercie pour votre réponse. Je sais, pour avoir participé à la première Commission parlementaire sur le Boudewijn Seapark de Bruges, qu’aucune loi n’interdit en effet la construction d’un nouveau delphinarium en Belgique, d’autant que celle-ci serait contradictoire avec les règles du « marché libre » européen. Je connais également sur le bout des doigts les moindres détails de la réglementation belge en matière de zoos et de delphinariums.

http://www.dauphinlibre.be/legbelg.htm

Il n’en demeure pas moins que la contention forcée de dauphins et leur reproduction en batterie, même dans de bonnes conditions d’accueil (comme c’est le cas à Bruges), va directement à l’encontre des besoins étho-cognitifs, émotionnels et culturels de ces grands cétacés.

Je persiste donc à croire que la Belgique s’honorerait de renoncer à ces « cirques aquatiques » comme l’a fait en son temps la Grande-Bretagne, non sur la base d’une loi mais d’une analyse scientifique de haut niveau. (Lire à ce propos le rapport Klinowska http://www.dauphinlibre.be/eurofr.htm#ENQUETE).

Les découvertes scientifiques récentes confortent cette vision des choses et font apparaître que, dans tous les cas de figure, un dauphin captif ne vit pas selon les schémas sociaux et relationnels normaux propres à son espèce ni ne disposent d’une espace vital adapté à ses besoins.

http://www.dauphinlibre.be/libre.htm

La récente déclaration d’Helsinki va dans le même sens.

Rappelons que plusieurs autres pays, dont la Croatie ou le Danemark, ont carrément interdit de telles pratiques sur leur territoire.

Revenons à Bruges, si vous le voulez bien : à moins de vivre dans un Présent immédiat, il est utile de se demander par exemple ce que deviendra à terme le jeune dauphin Océan face à l’étalon Beachie. Maintenir deux mâles adultes dans le même bassin ne peut conduire qu’à des conflits violents.

Ou ce que deviendra l’inévitable prochain enfant de Yotta ?

Le confinement et le manque de stimulations suscitent chez ces créatures conscientes d’elles-mêmes des comportements aberrants, comme l’avait d’ailleurs démontré en 2005 mon amie le Dr Toni Frohoff, spécialiste du stress chez les cétacés lors de sa trop brève visite à Bruges, qui aurait du être financée par les pouvoirs publics, et non par la WSPA ni par Gaia.

http://www.irishdolphins.com/conference/conference_attendee.asp?cid=32
http://www.dauphinlibre.be/tonireport2005.rtf
http://www.dauphinlibre.be/confinement.htm

Par ailleurs, on peut se demander ce qu’ont ressenti et ce que ressentent aujourd’hui Roxanne et Puck, privée de la présence de leur amie Linda et de son fils Mateo expédiés à Gènes dans un bassin nettement plus mal géré que celui de Bruges.

Et ne parlons pas des autres nés-captifs déportés sans état d’âme vers le Portugal ou l’Italie ou mourant, de façon presque inévitable, au moment de l’adolescence (Milo). Les Grands dauphins disposent d’une sensibilité et d’une intelligence telles que ce type de séparation ne peut manquer de les faire souffrir.

http://www.dauphinlibre.be/brugesfr.htm#Juillet

Bref, je ne vous imposerai pas ici la table des matières de mon très ancien site, toujours actif et plus que jamais dévolu à la liberté des non-humains (en ce inclus les éléphants d’Anvers, les grands singes, etc.) mais croyez-bien que je ne lâcherai le morceau que le jour où toutes ces prisons pour innocents auront fermé leurs portes. Et que fort heureusement, deux générations de jeunes m’ont déjà suivi et soutenu dans ce combat depuis 1995. Lequel fut lui-même inspiré par de plus anciens et de mieux informés que moi, pour ne citer que Paul Watson, Paul Spong, Roger Payne, Ric O’Barry, Wade Doak, Brigitte Sifaoui, Hugo Verlomme… et surtout Sleepy Eye, le vieux dauphin libre de Panama City Beach ! (Voir photo signée Donald Tipton, Florida)

La captivité des dauphins ne peut en aucun cas être « améliorée » car c’est là une chose impossible.

Vous ne pourrez jamais reproduire l’océan en bassin.

La captivité des dauphins doit tout simplement être supprimée.

Je me battrai pour cela jusqu’à la fin de ma vie.

Merci encore de votre attention

Yvon Godefroid
Pour une Europe sans Delphinarium
Co-auteur de « Liberté pour les dauphins » publié chez Labor en 2000
http://www.dauphinlibre.be/brugesfr.htm
Bruxelles
http://www.dauphinlibre.be

Lire l’interview de Yvon Godefroid