Les captures ont bel et bien repris à Taiji. Néanmoins, les dauphins non revendus aux delphinariums ont été relâchés. Une bonne nouvelle ternie par le massacre des 50 globicéphales, tués pour leur viande hautement contaminée…

D’autres informations nous parviennent du Japon

Save Japan Dolphins - Pêcheurs à Taiji J’annonçai hier la reprise des massacres de dauphins à Taiji , avec la capture de 100 dauphins et 50 globicéphales. Mais j’apprends aujourd’hui que la moitié des “bottlenoses” seront relâchés, tandis que les autres seront revendus à des delphinariums. Les globicéphales, en revanche, n’ont pas eu cette “chance” : d’après The Manichi Daily News, ils ont été tués puis vendus pour leur chair…

On dirait que The Cove – La Baie de la Honte et le message fort envoyé par la ville de Broome ont bel et bien eu un impact direct sur les pratiques des pêcheurs de Taiji. Ces derniers semblent avoir décidé de concentrer leur activité sur la capture de dauphins vivants (c’est du moins ce qu’indique un article du Japan Times). Celle-ci constitue d’ailleurs la partie la plus rentable de cette pêche : un dauphin vivant peut rapporter jusqu’à 150 000 $, un dauphin mort à peine 500 ou 600 $.

Une demi-victoire ?…

La publicité faite autour de cette “baie de la honte” a donc eu son effet. Un responsable des pêcheries de Taiji a témoigné, sous couvert de l’anonymat, du fait que les pêcheurs ont détesté la couverture médiatique apporté grâce à The Cove. Cependant, ce dernier ne peut assurer que les massacres de dauphins ne reprendront pas durant la saison de chasse, qui va de septembre à mars, et pour laquelle le gouvernement japonais a autorisé la prise de 2400 dauphins à Taiji.

Malgré cette relativement bonne nouvelle, j’ai du mal à me réjouir…

Un dauphin (albinos) et un globicéphale. Source : http://www.exzooberance.com/virtual%20zoo/they%20swim/whale/whale.htm Premièrement parce que les globicéphales sont laissés pour compte dans cette histoire. Personnellement, je considère ces derniers comme faisant partie des dauphins, au sens large (de même que les orques et autres odontocètes). Cela donne l’impression que les pêcheurs ont joué sur les mots pour respecter la déclaration de la ville de Broome, qui annonçait ne plus vouloir entretenir ses relations de ville jumelle de Taiji tant que les “massacres de dauphins” s’y perpétueraient (lire La ville de Broome suspend ses relations avec Taiji). Va-t-il falloir préciser que cette déclaration s’appliquait aussi bien aux tursiops qu’aux marsouins ou aux globicéphales ?!

Deuxièmement, parce que la captivité (sans même parler de la chasse) des cétacés est, pour diverses raisons, une chose éthiquement intolérable. Plusieurs pays l’ont déjà interdite par la loi, tels l’Angleterre, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et, tout dernièrement, la Croatie (je cite de mémoire : il y en a certainement d’autres). Si on respecte assez ces animaux pour les laisser vivre, on peut bien pousser ce respect jusqu’à leur laisser aussi la liberté ! Mais ce serait oublier que les delphinariums génèrent des profits considérables et que l’argent est, ici comme ailleurs, le nerf de la guerre.

Un premier pas potentiellement décisif

Logo du Save Japan DolphinsNéanmoins, je me réjouis quand même. C’est un grand (premier) pas qui a été franchi. A l’instar de Ric O’Barry, nous pouvons désormais espérer que la ville instaurera une politique de “non-massacre” des dauphins. C’est l’objectif visé par Save Japan Dolphins et il est en train de se réaliser. On ne peut pas tout changer en un jour, il faut donc aussi savoir apprécier les demi-victoires.

Sources :

Japan Probe

The Japan Times