Depuis bientôt une semaine, un grand dauphin est coincé derrière le barrage de la Rance. Plusieurs opérations de sauvetage se sont déroulées ces derniers jours, sans succès. Les autorités appellent les kayakistes curieux et imprudents à la vigilance. Rappel des faits à travers plusieurs coupures de presse.

23 avril 2014 : Bretagne : Un dauphin piégé dans le barrage de la Rance

« On ne connait pas son nom, mais il n’a rien à envier à ses éminents confrères Flipper ou Oum… Un jeune dauphin a profité du week-end dernier pour franchir les vannes du barrage de la Rance, près de Saint Malo (Ile-et vilaine), selon Ouest-France.

Depuis, le cétacé traverse le barrage de part en part sans parvenir à retrouver le chemin de la mer. Le dauphin montre régulièrement des signes de stress (vocalises, petits sauts)  selon l’association Al Lark, spécialiste des mammifères marins qui a repéré l’animal.

Même si l’estuaire est un milieu peu hostile, car très poissonneux, il est urgent que le dauphin puisse retrouver son milieu naturel. Le service d’éclusage du barrage espère qu’il y parviendra par ses propres moyens, en passant par les vannes ou par l’écluse ! Une intervention humaine pourrait être envisagée la semaine prochaine mais ce n’est pas sans risque.

En 2008, sur six dauphins coincés, seulement deux ont pu être sauvés. »

Source : Le Parisien

24 avril : Échec de l’opération de sauvetage

« Une opération sauvetage a été tentée ce jeudi matin pour essayer de permettre au jeune dauphin bloqué au barrage de la Rance de passer les écluses. Malgré un échec, une nouvelle tentative aura lieu vendredi. Isolé depuis plusieurs jours, le cétacé présente de nombreux signes de stress.

© Association Al Lark – Stéphanie Pazos Dauphin dans la Rance, mardi 22/04/2014

Grande mobilisation ce jeudi matin aux abords du barrage de la Rance. Plusieurs membres de l’association Al Lark ont été sur l’eau en kayak et zodiac et dans l’eau, afin d’essayer de « communiquer » (comme nous l’a précisé Emilie une bénévole) avec le grand dauphin bloqué depuis plusieurs jours dans la Rance.

L’objectif de cette opération de sauvetage était de « pousser » le jeune mammifère marin au plus près du barrage de façon à l’inciter à passer les écluses. En coordination avec les services du barrage, les écluses devaient être ouvertes au dauphin vers 12h30, dans le cas où ils se serait présenté devant. Mais l’animal ne s’est pas laissé entraîné jusque là. Une nouvelle tentative aura lieu vendredi matin.

© R. Bonnant Les membres de l’association Al Lark mobilisés pour trouver une voie de sortie de la Rance pour le jeune dauphin

Bloqué coté Rance

Le cétacé, invisible une partie de l’après-midi mercredi, avait été localisé hier soir et ce matin à l’endroit où il ne cesse de tourner en rond depuis plusieurs jours. Isolé de sa « famille » depuis trop longtemps, le dauphin présente des signes de stress selon les membres de l’association Al Lark. Il est impératif pour sa santé qu’il puisse regagner le large au plus vite. »

Source : France 3

25 avril : Un appel à la vigilance des kayakistes

Le dauphin était visible depuis le barrage cet après-midi. Il a attiré de nombreux touristes.© DR

« Le dauphin coincé dans la Rance depuis près d’une semaine attire les curieux. Mais certains s’approchent trop près de la zone interdite, ce qui peut être très dangereux.

« Ils mettent leur vie en danger alors que le dauphin ne veut même pas être approché ! », s’exclame Gaël Gautier, à propos des curieux en kayak.

Le responsable de l’association Al-Lark, spécialiste des mammifères marins, met en garde : « le dauphin se trouve dans une zone interdite d’accès et nous ne tentons rien à cause de cela. Demain, le changement de sens du courant pourrait entraîner toute embarcation qui se trouve trop près de cette zone. »

Aujourd’hui, le barrage a déjà dû rappeler à l’ordre beaucoup de petites embarcations qui s’approchaient de cette zone.

Ce vendredi, l’association Al-Lark n’a rien pu tenter. La première tentative de sauvetage, jeudi, avait déjà échoué. « Samedi, toutes les conditions seront réunies pour qu’il se libère de lui-même », espère Gaël Gautier. »

Source : Ouest France

26 avril : Le grand dauphin est toujours coincé derrière le barrage de la Rance

La deuxième opération de sauvetage du grand dauphin a échoué. Il est coincé derrière le barrage de la Rance depuis le début de la semaine. Les agents EDF ont levé les vannes pour montrer au dauphin la sortie, mais il s’est éloigné du barrage. Aujourd’hui, il est tout prêt, mais reste coincé…

© Al Lark

Le grand dauphin est toujours présent coté Rance à Dinard. Il a passé une bonne partie de la journée d’hier et d’aujourd’hui le long du barrage. Une première tentative d’ouverture manuelle des vannes du barrage a été tentée jeudi, mais malheureusement le dauphin est parti dans le sens opposé. La journée de ce samedi devait être propice au déplacement naturel du dauphin vers l’autre coté du barrage. Les courants importants en direction du large devaient permettre à l’animal de repartir tout seul, naturellement… Pour le moment, l’animal n’ose pas faire le grand saut et passer les vannes. Il reste coincé.

Le dauphin montre des signes de stress

Basée à Cancale, l’association Al Lark étudie tout au long de l’année les cétacés de la baie de Saint-Malo et du Mont-Saint-Michel.  »

Source : France 3

26 avril : Le grand dauphin toujours prisonnier du barrage

Les tentatives successives, d’évacuer le Grand Dauphin coincé dans la Rance par le barrage ont encore échouées.

Le jeune mammifère marin s’est cependant approché dans l’après midi de l’usine marémotrice de la Rance en montrant le bout de son bec, pour le plus grand plaisir des nombreux curieux et photographes.

Mais malgré les courants dominants favorables et l’ouverture des cinq vannes du barrage, l’animal, qui semble en pleine forme, n’a toujours pas regagné le large.

Dauphin dans le barrage de la Rance

Dauphin dans le barrage de la Rance

Dauphin dans le barrage de la Rance

Source : Le Télégramme

27 avril : Le dauphin est introuvable

« Mais où est passé le dauphin? Voilà au moins 5 jours qu’il était bloqué derrière le barrage de la Rance à Dinard. Hier, il a passé sa journée à longer les vannes et ce matin, il a disparu. Soit il a passé le barrage, soit il s’est enfoncé dans la Rance.

Des sentinelles montent la garde depuis le lever du jour, pour tenter d’apercevoir le dauphin. Il n’a pas été vu près du barrage de la Rance depuis hier soir. Selon l’association Al Lark qui surveille le dauphin depuis plusieurs jours, il y a deux hypothèses, soit il a passé le barrage dans la nuit et ce serait une bonne nouvelle, soit il s’est enfoncé un peu plus dans la Rance, donc plus loin de la mer. Aujourd’hui, comme hier, il n’y a pas d’embarcation sur la Rance, en raison des mauvaises conditions. Jusqu’à présent toutes les tentatives pour sortir le grand dauphin de cette zone délicate pour lui, ont échoué. »

Source : France 3

28 avril : On s’inquiète pour le dauphin égaré dans la Rance

« Voilà plus d’une semaine qu’il erre dans la Rance, sans réussir à regagner le large. Prisonnier du barrage, le grand dauphin qui a franchi les vannes de l’usine marémotrice est aujourd’hui introuvable.

«Il aurait été aperçu pour la dernière fois dimanche à hauteur de Port Saint-Jean», témoigne Gaël Gautier. Le fondateur de l’association Al Lark, qui étudie les cétacés, s’inquiète de voir l’animal dériver vers le sud. «Il a pu retourner au large pendant la nuit sans qu’on s’en aperçoive. Mais il se peut aussi qu’il se laisse mourir. Pour lui, le bruit des turbines est assourdissant», poursuit le scientifique.

Il nous ignore

Plusieurs fois, les membres de l’association ont tenté de guider le jeune animal vers la sortie, à l’aide de kayaks et de plongeurs. En vain. «Il nous ignore totalement. C’est le signe d’un dauphin en détresse. Quand ils sont esseulés, ils peuvent se laisser mourir de tristesse», assure Gaël Gautier. Les eaux pourtant poissonneuses de la Rance ne sont donc pas un écosystème pérenne pour l’animal. «Où qu’il soit, il faut qu’il regagne le large au plus vite», assure Gaël Gautier.

Les scientifiques essaient actuellement de localiser l’animal et planchent sur des techniques sonores pour l’attirer. La capture par filet serait l’ultime recours. «C’est un animal qu’on ne peut pas endormir, car on risque de le tuer», explique le scientifique. En 2008, quatre dauphins étaient morts  après avoir passé plusieurs jours dans la Rance. Un autre est resté un an et demi bloqué, avant de repartir au large… Et de se laisser mourir.

A Rennes, Camille Allain »
Source : 20minutes.fr

30 avril : Yohann a repéré le dauphin dans la Rance

« Le grand dauphin prisonnier depuis plus d’une semaine dans la Rance a été aperçu hier et ce matin en amont de la Passagère à Saint-Malo. C’est Yohann qui nous a prévenus. Le dauphin est resté plusieurs minutes, à quelques mètres de lui.

Yohann a pu voir le grand dauphin hier et ce matin. Son jardin donne sur la Rance et à marée haute, le dauphin s’est approché tout près de lui « on l’a vu à quelques mètres, tout près de l’île en face de la Passagère« . Le dauphin, qui était introuvable depuis ce week-end est donc toujours bloqué dans l’estuaire de la Rance et ne parvient pas à retrouver le chemin de la mer.

Il se serait plus ou moins habitué à sa nouvelle vie

Selon l’association Al Lark qui observe les dauphins, du barrage jusqu’à Saint Suliac, « l’animal se déplace sur des distances maintenant plus grandes et présente un comportement plus calme et moins stéréotypé que les jours passés ». L’animal semble donc s’habituer à ses nouvelles conditions de vie. Morgane Perri, la biologiste de l’équipe Al lark passe actuellement la journée à suivre l’animal de la côte pour noter son comportement et ainsi observer s’il se nourrit ou non. Si les eaux de l’estuaire sont riches en nourriture, un séjour en solitaire, prolongé auprès des hommes pourrait entraîner la mort du dauphin habitué à vivre en communauté.

Le mammifère appartiendrait aux colonies de dauphins qui vivent au large de la côte d’Émeraude, selon Gaël Gautier de l’association Al Lark. »

Source : France 3

1er mai : Un dauphin coincé dans un fleuve breton depuis Pâques

« France —  Le cétacé qui s’est fourvoyé dans la Rance, à Saint-Malo, après avoir passé un barrage, prend la mauvaise direction. Les experts craignent qu’il ne retrouve pas la mer.

Depuis dix jours, les spécialistes s’inquiètent de voir un jeune dauphin dans les eaux de la Rance, un fleuve qui rejoint la mer dans la baie de Saint-Malo (Bretagne).

C’est un dauphin gris de 1,50 m, qui s’est fourvoyé, via les vannes du barrage de la Rance, dans l’estuaire. Il s’est ensuite faufilé entre les bateaux et s’est mis à crier et à tournoyer, donnant ainsi des signes de grand stress, sans pouvoir retrouver l’accès vers le large.

Dans la mauvaise direction

Suivi de près par les spécialistes de l’association Al-Lark, le jeune dauphin a disparu quelques jours. Craignant qu’il se soit laissé mourir d’ennui, les observateurs ont donc été soulagés de le voir réapparaître. Mais l’animal, au lieu de se diriger vers le grand large, a préféré remonter le fleuve en amont. Réticents à l’idée de l’endormir afin de pouvoir le déplacer – un acte risqué pour ce genre de mammifère –, les scientifiques de l’association ont expliqué qu’il était préférable de le voir redescendre sans l’aide des humains.

En attendant une Happy end, les spécialistes ont appelé les navigateurs à la plus grande prudence, ont demandé aux badauds de ne pas s’approcher et ont prié les éclusiers d’ouvrir les vannes dès l’approche du dauphin au cas où celui-ci se déciderait à repartir vers le grand large, pour rejoindre les siens en haute mer.

Selon l’association Al-Lark, le mammifère appartiendrait aux colonies de dauphins qui vivent au large de la côte d’Emeraude, au nord de la Bretagne. »

Source : Le Matin

2 mai : Dernières informations (par l’association Al Lark)

« Voici après 8 heures de monitoring effectués mercredi et jeudi ce que nous pouvons constater: l’animal remonte souvent la Rance et se situe régulièrement à environ 3 km du barrage, ce qui nous complique la tâche de suivi. Le dauphin étant plus mobile, il est donc plus difficile à localiser. Ce monitoring nous a permis de voir comment il se comportait après près de 48h sans avoir pu le voir. L’animal continue à avoir des comportements stéréotypés en réalisant des allers-retours sur les mêmes courts trajets pendant de longues minutes consécutives. Il a également effectué une série de frappes de caudale (il tapait la surface de l’eau avec sa queue) sans raison apparente. Ce comportement est souvent signe d’énervement chez les grands dauphins. L’animal semble correctement se nourrir et ne présente pas de physique émacié, ce qui est une bonne nouvelle. Il ne présente malheureusement toujours aucune réaction liée au passage de bateaux en navigation à sa proximité.

Nous essayons de vous tenir informés quotidiennement via cet article que nous mettons à jour dès que de nouvelles informations sont relevées. Certaines de vos questions revenant régulièrement, il est temps de faire le point sur quelques points qui suscitent interrogations.

Al lark : qui et quoi ?

Sans vouloir légitimer notre présence, juste quelques explications concernant la présence active de l’association Al lark sur cette démarche. Dans l’association, nous sommes 2 spécialistes des mammifères marins (aidés de nombreux bénévoles) à intervenir quotidiennement sur le terrain. Nous ne sommes pas vétérinaires et ne prétendons pas à agir comme tel. Nous travaillons cependant sur l’étude des populations locales de grands dauphins depuis plus de 10 ans et ceci quotidiennement. Nous avons donc l’habitude de reconnaitre et d’analyser les différents comportements de ceux ci. Même si nous sommes seuls sur le terrain, nous sommes en contact régulièrement avec de nombreuses autres structures professionnelles et associatives qui nous aident et nous conseillent sur les actions à mener. Nous sommes tous les 2 titulaires de la carte verte, habilitation (délivrée par le ministère de l’environnement après formation) à intervenir sur les échouements de mammifères marins (vivants ou morts) ainsi que certains cas très particuliers comme la détention d’un grand dauphin dans un fleuve à cause d’un barrage. Nous faisons partie du RNE (réseau national des échouages) et sommes chapeautés par l’observatoire Pélagis (ex CRMM) qui est l’organisme référent en France sur les conduites à tenir en cas de problèmes avec les mammifères marins. Notre action, même si il s’agit de notre domaine d’activité professionnelle, est totalement bénévole sur cette action. Nous faisons cela en plus de notre temps de travail quotidien ce qui est vous l’imaginer parfois compliqué.

Il n’y a que votre équipe là-bas ?

L’association AL lark est actuellement la seule équipe présente sur le terrain (et nous ne sommes pas contre la venue d’autres intervenants) à veiller le grand dauphin, à agir (quand elle le peut et le doit) et à informer les riverains et badauds afin de limiter le dérangement et le stress de l’animal. Seule sur le terrain mais pas seule à réfléchir au dénouement heureux de cette histoire. De nombreuses autres associations locales et nationales nous transmettent leurs expériences et leur savoir-faire sur ce genre d’événement. Nous analysons tous ensemble les différentes actions possibles en privilégiant les méthodes douces sans que ce soit au détriment de l’état de santé de l’animal.

Pourquoi il n’y a pas plus de moyens mis en œuvre pour le sauver ?

Les moyens réquisitionnés sont pourtant nombreux et peuvent être mis en action de manière assez rapide. Nous avons déjà inventorié entre autres, 4 bateaux disponibles, 400 mètres de filet si besoin, des appareils d’émission sonore subaquatiques, de nombreuses personnes prêtes à intervenir, des actions coordonnées des services d’exploitation du barrage, …

Vous allez donc nous demander pourquoi n’agissez donc vous pas? Il est vrai que vu de votre coté, vous avez certainement l’impression que plus rien ne bouge pour ce dauphin. Cela peut paraitre surprenant de ne pas voir de réelle action de libération entreprise.

Les raisons sont nombreuses. On ne peut tout simplement pas tout tenter et agir comme bon nous semble, il y a de nombreux facteurs à prendre en compte:

  • L’état de santé de l’animal :

Très préoccupant au début, son état de santé s’est stabilisé puis amélioré ces derniers jours. En dix jours passés derrière le barrage, l’animal ne montre aucun signe de dénutrition, il n’est pas émacié et tout porte donc à croire qu’il s’alimente (la Rance est un fleuve poissonneux). Cela n’est évidemment pas une solution à son problème de captivité mais cela ne nécessite plus une capture de l’animal. Cette méthode lourde à mettre en place et très dangereuse pour l’animal peut entrainer de nombreuses blessures voire la mort du dauphin en raison du stress généré. Est il judicieux de tenter cette manœuvre si l’animal peut en mourir alors que ce n’est plus le cas dans l’environnement dans lequel il évolue aujourd’hui? La réponse est bien évidemment non. L’animal va mieux mais il ne va pas bien pour autant, il continue régulièrement à adopter des comportements stéréotypés et son « enfermement sur lui même » ne nous permet pas de créer une interaction quelconque l’incitant à nous suivre pour le faire repasser par les écluses comme cela fut le cas pour le dauphin commun en 2012 dans le port de pêche de Saint Malo ou encore pour un grand dauphin piégé dans les canaux en Hollande.

  • La géographie des lieux et les contraintes du barrage :

18 km de cours d’eau sont accessibles au grand dauphin, c’est donc très difficile d’avoir un visuel et donc un suivi régulier de l’animal car il est maintenant très mobile.

De plus, toute la partie proche du barrage (moins de 400 mètres) est totalement interdite à la navigation pour des raisons de risques importants. Lorsque l’animal est dans cette zone nous ne pouvons que l’observer de loin, lui ouvrir les vannes et espérer qu’il sorte enfin. Cette méthode a déjà échoué par deux fois.

Les bruits générés par le barrage lorsque celui-ci est en activité sont extrêmement puissants et dérangeants pour l’animal. Nous n’avons pour le moment pas encore pu mettre en action un protocole de stimuli acoustique (via l’émission de phrasés d’autres tursiops) pour l’attirer vers le sas car il faut que l’animal soit proche du barrage et que celui-ci ne soit pas en activité sous peine de couvrir toutes nos émissions.

La météo souvent médiocre et les forts courants générés par le barrage et les marées très importantes sont aussi des freins au bon déroulement de cette libération.

Voilà où nous en sommes à ce jour.

Même si vous avez l’impression d’un manque d’engagements ou d’actions, nous pouvons vous assurer que tout est fait pour mener à bon terme cette histoire. Nous passons plus de 4 heures (en plus de notre travail) sur les bords de Rance à monitorer l’animal chaque jour..

C’est déjà frustrant de rentrer le soir chez soi et se dire qu’une journée de détention en plus s’est écoulée mais essuyer les critiques et les remarques négatives de personnes qui ne connaissent pas le dixième des éléments est encore plus décourageant… Heureusement, il ne s’agit que d’un petit pourcentage des messages que nous recevons.

Nous faisons réellement de notre mieux.

Dès qu’un acte réellement productif sera possible et qu’une fenêtre d’action concrète s’ouvrira vous pouvez être sûr que seule ou aidée par d’autres organismes, l’association veillera à ce que l’animal retrouve le large. Il n’y a pas de mode d’emploi avec LA conduite à tenir en cas de mammifères marins captifs dans un fleuve fermé par une usine marémotrice. Nous étudions donc toutes les propositions et nous faisons au mieux pour que le bien être de l’animal soit retrouvé.
En espérant que cela réponde à vos questions. L’équipe Al lark. »

Source : Al lark

8 mai : Le jeune dauphin est mort

« Depuis plus de deux semaines, il errait dans la Rance. Malgré la mobilisation pour le sauver, le jeune Grand dauphin ne retrouvera jamais l’océan : il a été découvert, mort, sur les rives du fleuve.

La nouvelle va attrister tous ceux qui s’étaient émus du sort du jeune Grand dauphin prisonnier du barrage de la Rance : ce mercredi, il a été découvert, mort, sur les rives du fleuve.

Une nouvelle opération de sauvetage avait été préparée

Un épilogue très décevant pour tous ceux qui s’étaient mobilisés depuis plus de deux semaines pour sauver le cétacé, à l’image de l’association Al Lark qui avait alerté sur le sort du jeune dauphin. « Nous avions préparé de nouveaux protocoles basés sur de l’acoustique afin d’inciter le dauphin à nous suivre et rejoindre ainsi le sas de l’écluse », expliquent ces passionnés sur leur site. « Afin d’intervenir, nous attendions la bonne fenêtre d’action : turbines du barrage inactives pour diminuer la pollution sonore et surtout un animal localisé et suffisamment proche du barrage pour maximiser nos chances ».

« Nous n’aurons jamais la chance de mettre ces actions à profit »

Mais voilà : depuis deux jours, l’animal n’avait plus montré le bout de son rostre, jusqu’à la macabre découverte, ce mercredi. « Malheureusement, nous n’aurons jamais la chance de mettre ces actions à profit et de revoir ce jeune Grand dauphin nager au milieu des siens au large de Saint-Malo ».

Une capture accidentelle ?

Une autopsie a été réalisée. Des analyses plus poussées sont prévues, mais d’ores et déjà Al Lark explique que « de nombreux éléments poussent à croire à une capture accidentelle ».

A l’appui de cette piste : « les traces retrouvées sur les flancs de l’animal sont régulières et ressemblent étrangement au maillage d’un filet. La mousse blanche retrouvée dans les bronches et les poumons est une réaction rencontrée chez les cétacés morts victimes d’asphyxie ».

Al Lark évoque aussi l’hypothèse d’une pathologie antérieure, qui expliquerait l’étrange comportement du jeune cétacé en mer avant même de traverser le barrage et de se retrouver enfermé côté fleuve. »

Source : Le Télégramme