Une opération internationale de grande envergure réunissant Français, Américains, Australiens et Néo-Zélandais vient d’être lancée le 6 novembre dans le lagon calédonien. Quatre “Navy Dolphins”, ces dauphins militaires utilisés par la marine américaine depuis la fin des années 1950, font partie des opérations.

La base navale de Nouméa - Photo de la Marine NationaleEn 1942, alors que la bataille du Pacifique faisait rage, la marine australienne a déposé plus de 2000 mines à orins dans les eaux de Nouvelle-Calédonie. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, seule une minorité a été neutralisée. On estime qu’il en reste aujourd’hui entre 1400 et 1800, reposant sur le fond marin. L’opération actuelle, baptisée “Lagoon Minex” espère désamorcer entre 50 et 200 de ces engins explosifs.

les dauphins démineurs appartiennent au Marine Mammal Program de l’US Navy, qui emploient grands dauphins, orques, otaries et oiseaux dans des opérations de déminage, de protection des ports, de “neutralisation” des plongeurs ennemis ou encore de repérage des pilotes de chasse abattus. Les quatre dauphins sont arrivés par avion de San Diego, en Californie, où se trouve leur centre d’entraînement. Ils ont ensuite été transportés de la base de Chaleix jusqu’à Nouméa en camion.

dauphins militaires de la Navy transportés dans leurs bacs spéciaux, entre  Chaleix et Nouméa - Photo www.lesnouvelles.pfLes Nouvelles de Tahiti rapportent :

Les dresseurs attribuent des noms à leurs dauphins. Le plus connu d’entre eux est Takoma : il avait déserté en compagnie de trois congénères qui ont été récupérés. Lui a poursuivi sa cavale. Il a été revu en Galice (Espagne) où il faisait des tours pendables aux pêcheurs et aux baigneurs qui lui avaient donné le nom de Gaspar. Il était spécialisé dans la protection des ports. Il a aussi été vu en Bretagne où les pêcheurs l’ont baptisé Jean Floc’h. Floc’h dont la connotation bretonne étant : “celui qui fait des conneries”. Cela a commencé à mal tourner pour lui quand il s’est amusé à emmêler les amarres d’une trentaine d’embarcations sur un appontement… En une autre occasion, il aurait pénétré dans la zone militaire du port de l’île Longue, base secrète de sous-marins nucléaires de la flotte française, sur la rade de Brest. Les militaires se seraient montrés nerveux. Pour les Américains, c’est une perte sèche qui s’est liquéfiée dans l’océan.

L’effectif actuel des dauphins de l’US Navy serait d’une soixantaine d’individus. Reste à savoir si les charmes du lagon classé sur la liste du patrimoine de l’Unesco ne risquent pas de se traduire par l’arrivée d’un nouveau Jean Floc’h à la baie des Citrons.”

Correction : Malgré ce qu’affirme l’article des Nouvelles de Tahiti, rien ne prouve, ni même n’indique que Jean Floc’h soit Takoma. Merci à Wade Doak de m’avoir apporté cette précision.

A lire :

Bienvenue sur le site officiel de l’US Navy Marine Mammal Program

Sources :

Les Nouvelles de Tahiti : “Quatre dauphins démineurs”
http://www.lesnouvelles.pf/monde/oceanie/4611-quatre-dauphins-demineurs.html

Mer et Marine : “Opération internationale pour déminer le lagon calédonien”
http://www.meretmarine.com/article.cfm?id=111549