L’Association Pacific Whale Watching (PWWA), qui représente 36 entreprises britanno-colombiennes et américaines d’observation des baleines, appelle à un moratoire sur l’étiquetage par fléchette des cétacés. Cette pratique courante sert à la collecte de données à des fins scientifiques.

Dans le viseur des activistes, quatre lettres : NOAA, l’Administration océanique et atmosphérique nationale, une agence fédérale américaine consacrée à la gestion des ressources océaniques et aux conditions atmosphériques.

«

[L’étiquetage scientifique par fléchette] n’est pas nécessaire. Cette pratique souligne le désir [des scientifiques fédéraux] de sortir, collecter des montagnes de données et ne jamais rien en faire », dénonce Michael Harris, directeur général de PWWA.

Et de poursuivre sa diatribe : « Je suis sûre que c’est bien plus amusant de chasser des baleines avec des pistolets à fléchettes que de traiter des chiffres sur un ordinateur à Sandpoint [les bureaux de NOAA à Seattle]. Les contribuables ne les paient pas à s’amuser, mais à se concentrer sur les menaces immédiates pour ces populations de cétacés. »

Nageoire dorsale perforée

Cette sortie intervient au lendemain de l’annonce de la mort d’une orque découverte par Pêche et Océans Canada le 30 mars dernier sur les côtes de l’île de Vancouver. Le cétacé baptisé L95 était un mâle de 20 ans, âge crucial pour la reproduction de cette espèce listée comme menacée au Canada et aux États-Unis.

L95 avait été étiqueté par fléchette en février dernier par les scientifiques de la NOAA. L’animal avait été touché sur le flanc arrière de sa nageoire dorsale, et son étiquette, fixée par des barres métalliques.

« Nous ne savons pas encore si la fléchette est directement responsable de la mort de L95, mais c’est sûr que cela n’a pas aidé », affirme Michael Harris.

La nécropsie préliminaire réalisée par Pêche et Océans Canada n’a pas permis de déterminer les causes exactes de la mort, mais deux blessures par perforation ont été notées sur la nageoire de la carcasse en décomposition.

L'épaulard L95 a été retrouvé mort par Pêche et Océans Canada sur les côtes de l'île de Vancouver le 30 mars 2016. Photo : NOAA fisheries

L’épaulard L95 a été retrouvé mort par Pêche et Océans Canada sur les côtes de l’île de Vancouver le 30 mars 2016.
Photo : NOAA fisheries

Préserver les saumons pour aider les orques

Bien qu’un pic de naissances ait été observé ces derniers mois, parmi la population d’orques du Pacifique Nord Ouest, PWWA veut que les efforts de conservation s’accentuent, notamment au niveau des sources de nourriture pour les cétacés.

L’association rappelle, en effet, que les populations de saumons, dont les orques sont particulièrement friandes, sont en fort déclin dans la région.

Selon PWWA, deux cétacés étiquetés par fléchette manquent à l’appel et au moins six autres sont blessés par les matériaux de fixation. Depuis 2012, la NOAA a étiqueté 12 épaulards.

Source: ici.radio-canada